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Les responsables RH doivent être prêts pour la prochaine vague de COVID, selon Marc-André Nataf
Selon le leader du secteur, il s'agit maintenant de savoir si la culture d'entreprise est suffisamment forte pour faire face à cette nouvelle menace.
Maintenant que le premier cas d'Omicron, une nouvelle variante du COVID-19, a été détecté aux États-Unis, les chefs d'entreprise se préparent à remonter le temps jusqu'au début de la pandémie.
Marc-André Nataf, PDG des sociétés nord-américaines de Cegid et responsable des initiatives stratégiques HR Tech, comprend les défis qui attendent les professionnels des RH alors que les pays envisagent de combattre ce qui pourrait être le variant le plus contagieux du coronavirus à ce jour.
"Les professionnels RH ont été en première ligne de cette crise, qui n'est malheureusement pas terminée", a déclaré Marc-Andre Nataf aux DRH. "Ils ont fait un travail extraordinaire au cours des deux dernières années".
Cegid, dont le siège social est en France et qui possède des bureaux dans le monde entier, notamment à San Diego et à New York, fournit des solutions de gestion d'entreprise basées sur le cloud pour la finance, la paie et la gestion des talents. Le géant international a généré un chiffre d'affaires de 498 millions d'euros en 2020, en aidant les clients à effectuer la transition vers le travail à distance. Si de nombreuses entreprises qui avaient une aversion pour le numérique avant la pandémie se sont depuis adaptées, Marc André Nataf reconnaît que quelques aspects du lieu de travail ne se sont toujours pas traduits aussi facilement dans le télé-travail.
Par exemple, certaines conversations que vous auriez avec un collègue du bureau d'à côté ne valent pas la peine de programmer un appel Zoom ou une réunion Microsoft Teams. Lorsque certains sujets nécessitent une telle réunion, la collaboration est plus difficile sans interaction en personne et sans la possibilité de voir le langage corporel. Il est inévitable que ces relations entre collègues, qui sont essentielles au succès de toute organisation, soient mises à rude épreuve au fil du temps.
"Le plus gros problème auquel seront confrontés les responsables des ressources humaines dans les semaines à venir est de s'assurer que la culture de leur entreprise est suffisamment forte pour supporter la pandémie, en particulier lorsque les employés s'éloignent de plus en plus de leur temps au bureau", explique M. Nataf.
Entrepreneur chevronné, le Français est entré dans le domaine des RH par hasard. M. Nataf a commencé sa carrière il y a près de 30 ans en tant que responsable du marketing pour Unilever, une entreprise de biens de consommation dont le portefeuille comprend Dove, Axe, Vaseline, Ben & Jerry's et d'autres marques connues. Après près d'une décennie, il est parti pour devenir entrepreneur juste avant l'éclatement de la bulle Internet. Il a lancé Externis, qui fournissait des applications SaaS (Software-as-a-Service) dans les secteurs de la consommation et du commerce de détail. Après une autre décennie, il a vendu la société et est devenu consultant en transformation numérique, aidant les clients à mettre en œuvre des plateformes de CRM, des systèmes de commerce électronique, l'automatisation et d'autres solutions technologiques.
Salaire ou avantages sociaux : qu'est-il préférable d'offrir ?
En 2018, Nataf a rejoint Cegid, qui après avoir acquis la société canadienne Technomedia, s'efforçait de consolider sa position de fournisseur majeur de solutions RH en mode SaaS dans le monde.
"Je ne connaissais pas grand-chose au Canada ou aux RH, mais je savais un peu comment gérer une entreprise SaaS", explique Marc-André Nataf. "Cela a été un parcours très passionnant. Il ne m'était pas apparu aussi clairement auparavant que dans notre secteur du logiciel, le principal atout est le personnel."
Bien sûr, trouver les bonnes personnes pour le travail est un problème majeur aux États-Unis en ce moment. Au cours des derniers mois, un nombre croissant d'Américains ont quitté leur emploi - plus de 4,4 millions en septembre, soit 3 % de la main-d'œuvre, selon le ministère américain du travail. Ce chiffre dépasse les 4,27 millions de travailleurs qui ont quitté leur emploi en août. Depuis le début de la pandémie, les travailleurs demandent des salaires plus élevés, de meilleures conditions et davantage de mobilité. Les travailleurs essentiels, en particulier, ont quitté leur poste pour des pâturages plus verts.
Le ministère du travail a fait état de 10,4 millions d'offres d'emploi en septembre, les plus fortes hausses ayant été enregistrées dans les secteurs des soins de santé et de l'assistance sociale, des administrations locales et d'État, du commerce de gros et de l'information. Au cours du mois, on comptait sept chômeurs pour dix offres d'emploi, un niveau record qui donne l'avantage aux demandeurs d'emploi.
Avec moins de candidats, les responsables RH devront faire plus avec moins, selon M. Nataf.
"Le recrutement et l'intégration sont des défis majeurs - il ne s'agit pas seulement d'embaucher des employés, mais aussi de s'assurer qu'ils se sentent bien accueillis une fois qu'ils arrivent dans l'entreprise", explique Marc-André Nataf. "Comme il est plus difficile de trouver de bons candidats et de bonnes recrues, la façon dont vous traitez vos employés actuels est plus importante que jamais. Évaluer et être capable de faire évoluer votre capital humain dans les mois à venir est une stratégie plus solide que le recrutement pur."